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Mittal ou l’ethnocentrisme

À nous, Européens qui nous sommes crus plus forts que les autres, nous qui avons cru pouvoir dompter l’indomptable ; non pas la Providence, ni le pouvoir des Marchés, ni celui des Rois, des ministres et de la police qui nous gouvernent, mais le pouvoir des cultures et leur poids sur notre vie réelle.

À nous, stupides idiots qui avons cru que l’enseignement de l’anthropologie et de la sociologie n’était que masturbation pour intellectuels.

À nous, ethnocentristes, ou ceux qui croient que les désirs de leur culture, de leur État, de leur région, de leur bourgade, sont semblables à ceux d’un individu à l’autre bout de la planète.

À nous, Européens stupides et ethnocentriques, fiers de notre pléonasme, nous nous sommes trompés. Voyons aujourd’hui les dégâts que notre culture a faits, ouvrons les yeux et observons ce que nous nous sommes fait au ventre !

L’histoire de Lakshmi Mittal commence en l’année 1950 ; le 15 juin, jour où il naquit dans une petite ville du Rajasthan, dans le nord de l’Inde[1]. La même année, la Constitution indienne entre en vigueur, ce qui fait de ce jeune État une démocratie parlementaire fédérale et démocratique. Même si, sur le plan politique, tout semble idyllique, la réalité sociale de cette ancienne colonie britannique reste toujours extrêmement précaire.

C’est autour de la naissance du petit Lakshmi dans une famille commerçante appartenant à la caste Agrawal que nous allons maintenant débattre. L’Inde est composée de plusieurs castes, que l’on nomme Varna[2] ; c’est-à-dire des groupes hiérarchiques, endogames et héréditaires. Émile Durkheim définissait les caractéristiques du système des castes indiennes comme :

« 1° la spécialisation héréditaire ; 2° l’organisation hiérarchique ; 3° la répulsion réciproque »[3].

Ces castes sont au nombre de quatre ; il y a – dans l’ordre hiérarchique et sans compter la classe des Intouchables – les Brahmanes, les Ksatriyas, les Vaishnavas et les Shudras. Par exemple, les Vaishnavas sont des agricultures, des commerçants ou des artisans, alors que les Shudras sont des serviteurs.

Ainsi, chaque caste confère de manière héréditaire une place dans la société, une manière d’aborder la religion, un langage, ainsi qu’une profession. Ces professions sont néanmoins plutôt définies par le Jâti, c’est-à-dire des castes plus complexes que les castes Varna. Chaque Jâti attribue un Dharma spécifique ; c’est-à-dire le but de la vie, le cheminement pour atteindre la béatitude.

Pour le cas de Lakshmi Mittal, celui-ci fait partie des Vaishnavas, c’est-à-dire les commerçants, et plus particulièrement des Agrawal. En résumé, le Varna de Mittal est Vaishnava, alors que son Jâti est Agrawal. Mais sus au verbiage et à ce jargon abscons et imprononçable ; c’est ici que cela devient intéressant ! La caste dont fait partie Mittal a pour Dharma (et donc, pour but) le profit, et uniquement le profit. Cette philosophie est bien sûr extrêmement machiavélique ; car le cheminement vers ce profit se fait de n’importe quelle manière. Ainsi, les membres de l’Agrawal ont pour vocation de s’enrichir, par n’importe quel moyen. La fin justifie les moyens.

Il ne faut donc pas, après avoir étudié de manière très superficielle la philosophie hindoue, s’étonner de ce que fait Lakshmi Mittal en ce moment. Cet enfant gâté, fils de bourgeois commerçants, doit obligatoirement s’enrichir afin d’atteindre la béatitude de son âme. Dès lors, et par n’importe quel moyen, il achète la quasi-totalité de la production sidérurgique et vend tout par la suite afin de s’enrichir, et peu importe le nombre de personnes au chômage.

Mais alors, que faire face à la volonté d’un homme aussi puissant ? Il est vrai que la volonté d’un Homme ne peut pas altérer la liberté d’autrui, mais ceci n’est valable que dans nos sociétés occidentales. En effet, la société indienne accepte cette inégalité partielle et le machiavélisme des Agrawal.

Mais concrètement, quelles sont les possibilités qui s’offrent à nous ?

L’État belge ne peut rien faire ; tous les ministres qui promettent le Bon Dieu et tous les syndicats qui crient à la révolte ne font que de pédaler dans la semoule. Lakshmi Mittal possède le site de Cockerill (pour prendre l’exemple liégeois), il l’a vendu – satisfaisant ainsi son Dharma. Mais après ? Il possède toujours le terrain, ce qui annule toute possibilité de nationalisation, car aucun État ne serait assez fou pour reconstruire un second secteur sidérurgique à côté de celui de Mittal – ce dernier qui serait abandonné.

Abandonnons alors la nationalisation, qu’en est-il alors de l’expropriation ? Celle-ci est tout aussi vaine, car expropriation sous-entend qu’il faudra trouver un nouveau terrain à Mittal, ce qui nous renvoie au même problème ; quel État serait assez fou pour reconstruire un second secteur sidérurgique à côté de celui de Mittal ?

Promesses, promesses, promesses, toujours des promesses ! Et au fond, personne ne peut rien faire, pas même Mittal – guidé par un désir transcendant. Dire que l’on ne peut rien faire n’est pas du fatalisme, et encore moins une velléité néolibérale – c’est tout simplement du réalisme au vu de la complexité de ce problème. En réalité, il fallait dès le début empêcher Lakshmi Mittal de revendre aussi rapidement le site de Cockerill – en somme, le stipuler dans les clauses du contrat de rachat. Mais il faut présumer qu’aucun juriste de l’époque n’avait étudié l’anthropologie, et aucun juriste ne se doutait que la philosophie de Mittal le poussait à l’appât du gain. Ou du moins, personne ne voulait le savoir…

Que cet article serve de lumière, afin d’éclairer une zone d’ombre bien trop peu étudiée. Et que cet incident humain sévère causé par Mittal serve de leçon aux ethnocentristes ; ces personnes qui pensent que le monde est comme eux, et que le monde vit comme eux. Il existe des cultures bien différentes aux nôtres, et avant de parler multiculturalisme, il faudrait peut-être tenter de comprendre ici même les cultures que nous accueillons.

Le Morse.

L’ethnocentriste est partout.


[2] Qui se traduit en Couleur.

[3] Émile Durkheim, Le régime des castes l’Année sociologique, n˚ 11, 1910, pp. 384 à 387. Texte reproduit in Émile Durkheim, Textes. 3. Fonctions sociales et institutions (pp. 293 à 296). Paris: Les Éditions de Minuit, 1975, 570 pages. Collection: Le sens commun.

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Pourquoi j’aime et défends Israël ?

Il n’est pas nécessaire de rappeler que je ne fais malheureusement pas partie du Peuple élu. Cependant, mon amour pour cette culture et ce Peuple m’ont fait découvrir des facettes intéressantes dans leurs comportements. D’un point de vue extérieur, le Juif parait rustre et renfermé sur lui-même. En effet, le judaïsme est l’une des seules religions à refuser la publicité de leurs croyances : ils privilégient le lien sanguin plutôt que le lien de foi. D’où la grande difficulté de se convertir. De plus, le judaïsme est de toutes les minorités la plus représentée dans le monde. Ceci est encore dû à leurs croyances et leur histoire. Les Juifs doivent vivre l’exil avant de retourner au pays de Canaan (Israël). Pour ma part, la religion judaïque m’a séduite en un sens où – malgré son repli sur elle-même – prône la liberté de l’esprit. Premièrement, les juifs n’ont pas la crainte d’une damnation éternelle : ils ne façonnent pas leur dogme sur une angoisse perpétuelle. Deuxièmement, les Juifs recommandent l’étude poussée de livres, la réussite scolaire et l’intellect. Ils ne sont pas enfermés dans un dogme fermé et intrépide : ils ont le pouvoir de le changer, ils peuvent presque discuter la parole divine. Enfin, le rôle de la femme n’est pas aussi effacé que dans les autres religions. Tout d’abord, c’est la mère qui donne la croyance à son fils, ensuite, D.ieu (dans l’Ancien Testament) demande à Abraham de toujours écouter sa femme, Sarah.

Maintenant, le problème n’est pas la religion, mais les dérives qu’il y a eu. En effet, le Juif vit dans l’angoisse de l’autre. Depuis toujours, l’antisémitisme a poussé le Juif à se renfermer sur lui-même. Je ne vais pas réexpliquer les nombreuses raisons de cet antisémitisme, mais cette haine antisémite explique bien des choses dans le comportement des Juifs contemporains.

Ce n’est qu’à la libération d’Auschwitz que les grandes puissances internationales écoutèrent enfin les demandes d’un groupe politique puissant : les sionistes. Les sionistes réclamaient un pays « juif » pour mettre fin à l’exil du Peuple hébreu. Alors, il faut tout d’abord faire l’impasse entre ce que j’appellerai sionistes de premier ordre et sionistes de second ordre. Le sioniste de premier ordre réclame un pays pour les Juifs, il est démocratique et n’aspire qu’à la paix : ce sont – en majeure partie – les sionistes ayant vécu et précédés la guerre. Ensuite, le sioniste de second ordre est un réel extrémiste : il n’aspire qu’à la provocation, la haine de ses voisins arabes et la guerre. Le sioniste de second ordre défend les horreurs de son pays par des arguments dénués de sens. Pour lui, la Shoah justifie toutes les actions d’Israël. C’est le syndrome de Caliméro : « On a vécu du mal, c’est trop injuste, alors on en fait, mais c’est pas la même chose ! ».

Pour ma part, je me reconnais en sioniste de premier ordre. Je n’aspire qu’à la paix au Moyen-Orient et je pense que si les Juifs ont pu avoir leur terre, les Palestiniens aussi. Malheureusement, l’Opinion publique voit en tous les Juifs d’Israël des sionistes de second ordre. Et au fond, cela s’explique assez facilement.

La relation que le Peuple juif a avec Israël est totalement démesurée. Depuis plus de deux-mille ans, les Juifs étudient leurs écrits et se promettent – le jour de Pâques – qu’ils seront l’an prochain à Jérusalem. Et après toutes les souffrances que ce Peuple a endurées, il est normal de créer un fantasme irrationnel envers cette terre. Ceci leur est totalement naturel, mais inexplicable. Dans l’Histoire, jamais aucun Peuple n’a manifesté un tel engouement pour une terre (qui n’est même pas spécialement riche…). Pour situer le lecteur, je pense que si l’on avait promis une terre au Peuple noir (seconde grande victime de l’être humain) depuis le début des temps, la relation entre cette hypothétique terre et le Peuple noir aurait été semblable à la relation que les Juifs ont avec Israël.

Et donc, la relation complètement démesurée que les Juifs ont avec Israël peut expliquer la montée du sionisme de second ordre. Les Juifs ont peur ; ils ont peur de voir leur terre promise partir en fumée à cause des nombreuses guerres qui la déchire. Résultat : ils s’enferment derrière l’étoile de David et justifient tout ce que fait Israël. De ce fait, les dirigeants israéliens (souvent intégristes) se permettent tout et n’importe quoi. Cette peur se manifeste non seulement en politique mais aussi au sein de la vie religieuse. En effet, la montée du judaïsme orthodoxe est extrêmement forte en ce début de vingt-et-unième siècle. Ces Juifs totalement intégristes (que l’on connait tous grâce au film « Rabbi Jacob ») prônent un retour aux règles fondamentales de leur religion. À cause d’eux, il n’est pas difficile de voir, dans certains quartiers d’Israël, des bus où les femmes ne peuvent s’asseoir devant. Parfois, elles ne peuvent même pas se vêtir de pantalons… Même si l’intégrisme religieux est à la mode ces temps-ci, je ne reconnais pas comme « Juifs » ces intégristes qui non seulement font l’apologie des horreurs qu’Israël peut faire, mais radicalisent ce qui est, en mon sens, la religion la plus ouverte. Le judaïsme est une religion qui prône l’ouverture et non le repli sur soi !

Pour ma part, oui j’aime Israël, et oui je défends le concept même de la terre promise. Cependant, je ne cautionne en rien les activités des gouvernements libéraux qui font l’apologie de la guerre et de la haine. Je suis extrêmement déçu de voir un tel Peuple tomber dans l’extrémisme par peur. Alors que la peur est une des valeurs que les Juifs sont les seuls à ne pas prôner dans leur religion… Peut-être qu’Israël est attaqué par de nombreux terroristes, mais il faut peut-être aussi prendre du recul et voir d’où cette haine antisioniste (de second ordre, mais une haine qui devient de plus en plus antisémite, je le concède) vient. Il serait peut-être temps que le Peuple juif prenne son destin en main, que les israéliens se soulèvent pour montrer que leur volonté n’est pas la guerre mais la paix et la reconnaissance de leur pays dans le monde entier. Et je pense sincèrement que la guerre et la provocation n’aideront en rien les manœuvres de paix au Proche-Orient.

Le Morse.

L’antisémitisme n’est pas mort !

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L’antisémitisme n’est pas mort

Hier, alors que je sortais d’un bâtiment universitaire, un vieillard propre sur lui me demande son chemin. Dans un élan de bonté – et avec grand plaisir –, je lui montre le fameux auditoire qu’il recherche. Nous traversons le dédale presque infini de couloirs nous séparant de notre quête. Était-ce la curiosité ou la politesse qui me fit demander à ce vieillard ce qu’il faisait à cette heure si tardive à l’université, je ne sais pas ! Tant et si bien qu’il me répondit avec sympathie et honnêteté : « Il y a une conférence, et je suis déjà en retard ». Je presse le pas et réengage la conversation en demandant – sans indiscrétions – de quel sujet débattait-on dans cette conférence. Le vieillard regarda sa montre et répondit : « La Palestine ». Soudain, toutes les revues d’actualité s’apparaissent à mes yeux : la demande de reconnaissance de l’État palestinien, les arrogances de Netanyahu ou plus anciennement la flottille pour Gaza. Je ne sais pas pourquoi je lui ai répondu que j’étais juif : par provocation ? Ou plutôt par défi, qu’allait-il répondre à cela ? Rien ! Le néant, il restait pensif et continuait à me suivre. Arrivé à bon port, je lui sers la main et en guise de remerciement il me dit : « C’est parfois la victime qui devient le bourreau ».

Phrase à méditer. Il n’était pas incorrect qu’il me visait. Mais bref, pour analyser cette pensée, il faut d’abord la scinder en deux : les Juifs seraient donc victimes, et bourreaux. Je n’aime pas de rappeler l’éternelle victimisation du peuple juif. Mais elle est maintenant rentrée dans l’Histoire, et comme toutes histoires ; elle est souvent oubliée. Pourquoi le Juif est-il la victime de tous les peuples, de tous les ordres établis ? C’est simple, notre culture, notre façon de vivre, est un exemple de démocratie (comme le disait si bien Herbert Pagani). Nous sommes les premiers à introduire le Shabbat, jour de repos hebdomadaire obligatoire ; imaginez la joie des Pharaons – bâtisseurs de pyramides… Le Judaïsme interdit aussi l’esclavage et le sacrifice ; grandement pratiqué par l’envahisseur romain. Enfin, Dieu ne possède pas la seule vérité, on peut discuter et débattre avec Lui. Nous Lui sommes fidèles, mais insoumis. Chose contraire aux valeurs des papes du Moyen-Âge et leurs inquisiteurs voulant imposer leur dogme fermé et archaïque au monde entier. Depuis bien avant la présupposée naissance de leur pseudo-Christ, l’antisémitisme est ancré dans la culture catholique – oserai-je dire la culture universelle ?

Alors oui monsieur, nous sommes des victimes ! Et ce bien avant les chambres à gaz. Auschwitz n’est que le paroxysme de la haine antisémite. Les déportations romaines, l’exil égyptien, les ghettos, l’inquisition et l’affaire Dreyfus ne sont que des preuves parmi tant d’autres de cet antisémitisme enraciné aujourd’hui dans la culture.  Il est extrêmement triste de dire que nous avons dû attendre l’avènement du Nazisme pour voir la création de notre propre État, promis par Dieu depuis cinq-mille ans et par les puissances internationales depuis mil neuf cent dix-sept ! Mais dans l’immédiat après-guerre ; nous l’avions ! Le cri sioniste : « L’an prochain à Jérusalem ! » était périmé et nous étions dans la ville sainte en chantant l’espoir de Hatikva ! La victime universelle était enfin reconnue.

Mais petit à petit, l’Israël est redevenu le bouc-émissaire du monde. Non dans un sens archaïque, c’est-à-dire des insinuations au complot judéo-maçonnique ou encore le soi-disant assassinat de Jésus-Christ, mais plutôt dans une toute nouvelle forme d’antisémitisme : l’antisionisme.

Camarades humains, antisémites ou non, je voudrais vous dire que le sionisme n’est en rien du racisme ou de la haine ! Non ! C’est un cri d’espoir de tout un peuple pour avoir son État, sa reconnaissance internationale et – surtout – la paix universelle ! Alors ainsi nous sommes des bourreaux ? Laissez-moi rire… Nous imposons notre culture à d’autres peuples soumis ? Non ! J’aimerais d’abord marquer l’impasse entre Israël et le Judaïsme : ce qu’il se passe dans les hautes sphères n’est en aucun cas la voix du peuple hébreu ! Certes, nous supportons Israël car c’est notre seule et unique accroche terrestre dans ce bas monde, mais toutes volontés de Tsahal ne sont pas particulièrement les volontés du peuple juif… Pensez-vous que la religion prônant depuis cinq mille ans la paix et l’égalité voudrait imposer ce qu’elle a vécu toutes ces années à un autre ?

Soit, si nous sommes des bourreaux : montrez-moi où sont les déportations que Tsahal fait subir aux Arabes ? Où sont les ghettos palestiniens ? Les chambres à gaz israéliennes de Tel-Aviv et leurs fours crématoires ? … Vous ne pourriez me les énoncer, car ils n’existent pas ! Jamais Israël n’a fait subir autant de mal que ce qu’elle n’a vécu. Certes, il y a eu des guerres, des batailles et des discussions au sujet de la terre. Mais que pouvons-nous faire avec des sociétés ne voulant vivre côtes à côtes en paix avec des juifs ? Israël est un îlot de démocratie dans un océan de dictatures.

Alors ainsi nous sommes des bourreaux… Dites-moi qui a attaqué Israël le jour de Yom-Kippour ? Jour du pardon et de paix chez les Juifs. Cette attaque infâme n’était en rien la volonté d’Israël. Maintenant, parlez-moi de la flottille pour Gaza ! Cette attaque était légale et totalement méritée. Dans une situation de guerre, il est normal de réprimer les forceurs du blocus… Qu’aurait fait Kennedy si les navires soviétiques avaient forcé le blocus de Cuba ? Qu’aurait fait l’Union soviétique si on avait forcé le blocus de Berlin ? Il est en effet malheureux de voir que des hommes sont morts lors de tous ces conflits, mais la guerre est bel et bien là : il faut traiter avec. La mort de ces hommes fait partie du combat : a-t-on critiqué les belligérants pour le décès des soldats de Stalingrad ? Verdun ? Waterloo ? Marignan ? Hastings ?! Bien sûr, ces exemples sont dénués d’intérêts : les antagonistes n’étaient pas juifs.

Tout ça pour dire que certes, nous avons été les principales victimes des millénaires précédents. Mais en aucun cas nous ne sommes les bourreaux du monde moderne. La paix en Terre-Sainte ne sera réelle que lorsque les dictatures seront tombées pour faire place à des démocraties fraiches et intelligentes – capables de discuter ouvertement avec l’État hébreu. Car, ne l’oublions pas, Ismaël (ancêtres des arabes) et Isaac (ancêtre des Juifs) étaient demi-frères.

Ne m’en voulez pas alors si – comme Gainsbourg – je défends le sable et la terre d’Israël.

Le Morse.

Reconnaissance d’un Etat palestinien : l’avis de la Belgique ?

Révolutions en Israël

Plus de 200.000 personnes dans les rues d’Israël

Hamas-Fatah : vers un accord ? 

Augmentation des impôts en Israël

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Reconnaissance d’un Etat Palestinien : l’avis de la Belgique ?

Les Palestiniens se présenteront le 20 septembre prochain à l’ONU avec l’intention de faire reconnaître leur État, ce qui n’est pas du goût d’Israël et des États-Unis. Aujourd’hui, à quelques jours du vote décisif, l’Europe – et la Belgique – sont toujours très mitigés sur ce sujet.

 

Alors qu’Yves Leterme revient d’un déplacement diplomatique à Jérusalem (Israël) et Ramallah (territoires palestiniens), ce dernier reste toujours mitigé et évasif concernant la reconnaissance d’un État palestinien. A priori, La Belgique serait plutôt en faveur de l’indépendance palestinienne. Cependant, notre royaume cherche souvent à rallier la position européenne et ainsi trouver une position commune. Voilà pourquoi Yves Leterme tempère et déclare qu’il faut plaider pour une solution négociée.

Ceci n’est pas du tout l’avis d’un député CDH (bah tiens !). En effet, Christian Brotcorne pense « qu’il faut poser un geste fort. La reconnaissance de la Palestine et son accession aux Nations Unies ne mettront pas fin au conflit, mais représenteront un acte important en faveur du respect des droits des Palestiniens et du respect du droit international ».

Lors de son voyage en Terre-Sainte, Yves Leterme a soutenu qu’il comprenait l’initiative des Palestiniens, mais sans être plus précis. En contrepartie, les élus fédéraux ne partagent pas cette nonchalance et, ce 14 juillet dernier, ils ont adopté à 43 voix « pour » contre 11 abstentions une invitation au gouvernement belge à reconnaître immédiatement un État palestinien.

Si l’État palestinien est reconnu ce 20 septembre prochain, les frontières dessinées officieusement en 1967 devront être rétablies. Ceci implique une pression considérable pour Obama qui – sous la charge de lobbys pro-Israël – se doit refuser cette demande d’indépendance. Du côté français, Nicolas Sarkozy tente de jouer les « bons offices » en ralliant les Européens indécis pour la cause palestinienne. Le Figaro paraphrase les paroles d’un diplomate anonyme : « Quand les Palestiniens s’apercevront, après le vote, que rien n’a changé, la possibilité d’incidents sera réelle ».

En attendant Godot, la tension est palpable quand on évoque l’hypothétique indépendance de la Palestine. D’autant plus que le pays est originellement instable en raison des conflits opposant le Hamas au Fatah. Alors oui, un état palestinien c’est bien, pour autant que cela n’enflamme pas le monde arabe de nouvelles tensions, islamistes ou non.


Le Morse.

 

Des manifestations en Israël

Le Hamas et le Fatah vers une réconciliation

Flagman Vs Israël

Israël refuse de s’excuser à la Turquie

Netanyahu jette de l’huile sur le feu

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La crise somalienne aurait pu être évitée ?

Il y a peu, le site Wikileaks mettait en ligne plus de 250.000 câbles diplomatiques de 1966 à aujourd’hui. Depuis la création du site, cette fuite est de loin la plus massive, grâce à cela, de nombreux secrets et rumeurs sont maintenant appuyés. La critique populaire est vive à l’égard de Wikileaks, car les câbles mis en ligne peuvent nuire à la confidentialité de personnes sources étant citées. Heureusement, le site a quand même gardé secrètes certaines parties de câbles – notamment ceux traitant de pays enclins à la dictature.

Pour ma part, c’est le câble 85MOGADISHU1242 qui m’interpelle le plus en ce moment. Celui-ci évoque des rumeurs qui relatant la fin prématurée du dictateur somalien : le général Siad Barré.

Ce dernier prend le pouvoir par un coup d’État en 1969. Il instaure un régime socialiste et aimerait unifier le nord – actuel Somaliland, le sud, et les colonies françaises – revendiqué par les Somaliens, l’actuel Djibouti. Mais les conquêtes militaires de Barré sont un fiasco, et le pays sombre dans une crise sans précédent. Pour garder le pouvoir, Barré durcit son régime, ce qui fait éclater de nombreuses émeutes en Somalie. Le général tombe après une lourde insurrection en 1991, il tentera de reprendre le pouvoir l’année d’après, en vain. Cette guerre civile est certainement le premier pas vers la crise actuelle en Somalie… Ce n’est qu’en 1992 que l’ONU décide – enfin – d’intervenir en Somalie, mais il est déjà trop tard et l’anomie a pris le dessus.

Le 2 février 1985, l’ambassade américaine de Mogadiscio envoie à Washington un câble diplomatique concernant le dictateur Siad Barré – il est classé « SECRET ». Ce câble explique qu’une rumeur circule sur l’état de santé du dictateur, et que ce dernier devrait s’absenter pour une période de 8 à 9 mois. La source est protégée et le câble ne la mentionne pas, il mentionne cependant le remplacement de Barré par Samantar, vice premier ministre de la Somalie en 1985. Le document conclut que Siad Barré devient vieux et réfléchit à la postérité, mais il est resté encore dubitatif à quitter le pays.

En somme, le président américain du moment – Ronald Reagan – reçoit une dépêche disant que le dictateur somalien est sur le point de quitter le pays. Diplomatiquement, cette info – même infondée – est essentielle, car elle sous-entend que Barré est mal en point. En d’autres mots : son régime vacille. Mais remettons les pendules à l’heure : nous sommes en 1985, le mur de Berlin tombe dans 4 ans et les insurrections anti-Barré somaliennes arrivent en 1991. Glissons-nous dans la tête de Reagan, conservateur, anticommuniste et impérialiste américain : il reçoit une dépêche concernant le chancellement probable d’une dictature socialiste – la Somalie, stratégiquement riche. En effet, la Somalie est intéressante d’un point de vue géostratégique : elle permet le contrôle du golfe d’Aden et du passage commercial de la mer Rouge. Reagan reçoit donc ce câble diplomatique et ne réagit pas. Rien, le néant total. Peut-être ne voulait-il pas réactiver les vieilles tensions américano-soviétiques ? La même année, Gorbatchev est censé remonter l’économie soviétique, il lance la perestroïka. Gorby est certainement bien plus occupé par les affaires intérieures de son empire que de la potentielle maladie d’un dictateur socialiste. En attendant, Reagan n’agit pas, Gorby est surmené et Barré reste au pouvoir. Ce dernier continue d’exaspérer le peuple somalien, résultat des courses : émeutes, révolutions et massacres suivront quelques années plus tard (en 1991). L’anomie a pris le dessus et aujourd’hui la Somalie vit de manière tribale, presque sauvage.

Portrait de Siad Barré

Aujourd’hui, je ne comprends toujours pas pourquoi les États-Unis n’ont rien fait pour sauver le peuple somalien du despotisme de Barré. Mais évidemment, en 1985, la Somalie ne plait plus : la crise, la famine et les conflits tribaux sont des entraves à l’économie – et donc à l’impérialisme américain. Le grand pays démocratique a donc préféré ignorer cette dépêche, car – pour les États-Unis – la démocratie ne s’instaure que dans un pays potentiellement riche. Bien sûr, les défenseurs d’une démocratie universelle occidentale et – bien sûr – Américaine diront que cette dépêche n’était qu’une rumeur infondée. Certes, mais en diplomatie, ce ne sont que des rumeurs infondées qui sont analysées. Comment être certain à 100% de choses qui se passent à l’autre bout de la planète ? D’autant plus que nous sommes en 1985, pas de Twitter, pas de Facebook ; les informations passent moins vite.

Je suis curieux et avide : affamé de réponses concernant ce pays qui vit aujourd’hui une crise de famine sans précédent. Que faisaient les États-Unis ? Pourquoi sont-ils venus en 1992 alors qu’ils savaient pertinemment bien en 1985 que Barré allait tomber ? Pourquoi George Bush sr. (Président en 1992) s’intéresse-t-il à la Somalie alors que son confrère républicain Ronald Reagan (président en 1985) ne s’y intéresse pas ? Que faisait l’U.R.S.S. ? N’avaient-ils pas d’ambassade à Mogadiscio ? N’avaient-ils pas eu vent de la potentielle chute de Barré ? …

Bravo messieurs les diplomates, merci Wikileaks.

Le Morse.

Dossier complet sur la Somalie. 

 

[Article partiellement paru dans le Poiscaille n°14]

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Un reptile marin fossile de 78 millions d’années découvert avec son embryon

La découverte du fossile d’un reptile marin vieux de 78 millions d’années avec son embryon bien formé, un spécimen unique, révèle que ce plésiosaure mettait bas sa progéniture et ne pondait pas d’œufs, selon une étude parue jeudi 11 août dans la revue américaine Science.

 

Ce plésiosaure adulte carnassier, un polycotylus latippinus, mesurait 4,7 m de long et était muni de quatre nageoires. Il vivait aux côtés des dinosaures durant l’ère du Mésozoïque (- 251 à – 65 millions d’années) et porte un embryon au corps développé avec des côtes, vingt vertèbres, des hanches et les os des nageoires.

Pour Robin O’Keefe, un biologiste de l’université Marshall (Virginie occidentale) et Luis Chiappe, directeur du Musée du dinosaure au Musée d’histoire naturelle de Los Angeles, où ce « double fossile » est actuellement exposé, il s’agit de la première preuve que les plésiosaures mettaient bas plutôt que de pondre et faire éclore des œufs.

Bien que cette façon de donner naissance ait été documentée chez plusieurs autres groupes de reptiles aquatiques du Mésozoïque, aucune indication jusqu’alors ne laissait penser que les plésiosaures mettaient également bas leurs petits.

Les plésiosaures n’ont aucun descendant vivant connu mais étaient très communs dans les océans de la planète à l’époque des dinosaures, disparus il y a soixante-cinq millions d’années.

 

Source

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La problématique somalienne (dossier sur la Somalie)

Pas de ramadan pour les Somaliens

 

« La décolonisation sera la renaissance du berceau de l’Humanité » disait-on, lorsque les grandes puissances italiennes, anglaises, françaises et belges retiraient leurs colons d’Afrique. Mais aujourd’hui, quand est-il de l’Afrique ? Quand est-il du continent aux mille richesses ? Cette terre qui a accueilli et bercée les premiers hommes de notre Humanité est aujourd’hui déchirée par la pauvreté, la violence et les dictatures. Et pourtant, l’Afrique est le joyau de notre Terre. Ce continent abrite des merveilles naturelles, mais aussi des chefs-d’œuvre tirés de la main humaine. Les pyramides, le gargantuesque désert du Sahara, les stèles d’Aksoum au nord, le Kilimandjaro, les chutes Victoria, et l’incroyable réserve naturelle de Kruger au sud, font de ce continent la huitième merveille du monde. Et pourtant, si l’on regarde l’Afrique d’aujourd’hui, la beauté n’est plus que superficielle. Dans ce monde, on peut côtoyer des rebelles armés jusqu’aux dents, des pirates abordant des bateaux en barque, des enfants squelettiques, des dictateurs riches à millions et certainement la plus grande épidémie de sida dans le monde. Comment un continent si riche d’un point de vue historique, culturel et géostratégique a-t-il pu tomber dans les abysses de notre monde politico-économique ? Car il ne faut pas le nier, l’Afrique est riche ! C’est d’ailleurs sans doute le continent le plus riche au monde. En effet, on peut y trouver des réserves de chrome, de platine, de cobalt, d’or, de gaz, de pétrole, de diamant, de manganèse, de cuivre, de fer, d’uranium et de charbon ! Mais l’histoire en a voulu autrement : après les grandes déportations esclavagistes, ce fut la période coloniale. Les colons imposent leur culture à une société stigmatisée par l’esclavage. Tout doit être occidental ! Les autochtones apprennent la langue du pays protecteur et toutes leurs coutumes sont bafouées. Le colon va jusqu’à imposer sa sexualité aux natifs : d’où la position « missionnaire ». Et depuis la décolonisation du continent africain, ce sont des dictatures qui prirent le pouvoir pour créer le malaise entre les cultures, les tribus et les sociétés. Il n’est pas nécessaire de citer le malaise racial sud-africain, le malaise économique du Darfour, le malaise culturel du Congo…

Mais le plus grand malheur dans le désastre africain est certainement le drame de la corne d’Afrique. Cette corne – qui n’est certainement pas d’abondance – vit aujourd’hui la plus grande sécheresse au monde, et ce, depuis plus de soixante ans. Que sait-on de la Somalie ? « Ce sont des pirates extrémistes qui profitent du juteux passage maritime pour bloquer l’économie mondiale ». D’accord, dans un sens, ce n’est pas faux. Mais quelle est l’autre impasse possible pour un homme qui doit nourrir sa famille ? La marginalité, la rébellion, et donc la piraterie sont les seules possibilités pour ces gens qui meurent de faim, pour ces gens qui vivent depuis de nombreuses années sans gouvernement central.

Carte fournie par National Geographic

Mémo historique :

Au 19e siècle, le Royaume-Uni occupe la partie nord de la Somalie – en l’occurrence : le Somaliland. Cette colonie vise à empêcher la France de profiter des avantages économiques de la mer Rouge. En contrepartie, le sud de la Somalie est occupé par l’Italie, qui veut accéder à une gloire coloniale et juguler l’hémorragie démographique dont elle souffre. Le peuple somalien est maintenant divisé en deux parties : le nord – anglais, et le sud – italien. Mais le peuple fragmenté et colonisé n’en reste pas moins uni. Les Somaliens vont même créer un projet national pour réunifier la « grande Somalie ». C’est avec le premier gouvernement somalien libre, en 1960, que ce rêve devient réalité. Cependant, cette réunification ne plait pas à l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), qui refuse la réunion de la Somalie italienne, de la Somalie anglaise – le Somaliland, mais aussi de la Somalie française – aujourd’hui : Djibouti. La « grande Somalie » est enfin unifiée, et présidée par un gouvernement démocratique. En 1969, le général Mohamed Barré s’empare du pouvoir par un coup d’État, il y instaure un régime socialiste. Barré décide d’agrandir son territoire pour continuer l’unification de la « grande Somalie », il envahit la région éthiopienne de l’Ogaden. Malgré le régime socialiste somalien, l’U.R.S.S. et Cuba supportent grandement l’Éthiopie. Cette dernière reprend les terres de l’Ogaden et remporte le conflit. Les combats firent de nombreuses victimes et alimentèrent un flux de réfugiés – que l’économie nationale ne peut supporter. Souhaitant garder le pouvoir en Somalie, Barré durcit son régime et délaisse l’espoir d’une « grande Somalie », pour les Somaliens : c’est une trahison. En 1991, le nord du pays déclare son indépendance suite à de nombreuses émeutes anti-Barré : le Somaliland est créé. Dans le sud, la Somalie n’a plus de gouvernement depuis la chute de Barré.

Principalement musulmans, les Somaliens respectent à la perfection le jeûne du ramadan – c’est bien simple, ils n’ont rien à manger. Alors que ce ramadan a pour but d’enseigner aux musulmans la patience et la spiritualité. Les habitants des Émirats arabes unis mangent leur pain blanc, jouant au golf sur une ile privée pendant que les Somaliens jeûnent jours et nuits dans une sécheresse lunaire. Car – au risque de piétiner la traque aux islamophobes norvégiens – pour les Dubaïotes, les Somaliens ne sont que des musulmans de seconde zone. Qui dira le contraire ? Les donateurs occidentaux – c’est-à-dire le contribuable ouvrier européen – sont fatigués de donner pour un pays qui ne se redressera jamais. Il ne se redressera jamais, car la famine ne vend pas. La famine est quelque chose de long, qui n’est pas dû à une catastrophe subite. Elle ne crée pas le « buzz ». Le donneur préfère donner pour des causes dites « d’urgence » tel qu’un tremblement de terre, un tsunami ou une centrale nucléaire non entretenue par un État véreux. Le Consortium 12-12 – regroupant cinq grandes organisations humanitaires (Caritas international, Médecins du monde, Handicap international, Oxfam solidarité et Unicef Belgique) – n’avait récolté que 500.000 euros dans les premiers dix jours de campagne. Mais où sont les riches musulmans ? Où sont les riches hommes d’affaires – magnats du pétrole ?

Le problème n’est pas de donner, loin de là, l’Européen donne pour la famine en Afrique. Le problème est la prise du pouvoir des islamistes dans le sud de la Somalie. En effet, le groupe terroriste et islamiste : Al-Shabaab, contrôle la Somalie. Les islamistes profitent de l’anarchie du pays pour imposer leur joug et leur dogme. Parfois, ils empêchent les Somaliens d’accéder aux zones gouvernementales. De plus, ils détournent certaines aides humanitaires sous prétexte que celle-ci n’est pas « halal », c’est-à-dire licite. Al-Shabaab profite de la crédulité des Somaliens pour les endoctriner en évoquant le discours : « les Occidentaux amènent l’aide humanitaire comme arme pour contrôler l’Afrique et la Somalie ».

Je ne critique en rien l’Islam, mais je condamne les islamistes radicaux qui usent de la ruse pour  apprivoiser un peuple perdu dans l’anarchie depuis plus de 20 ans. Car, au-delà de tout idéal politique, ce sont des femmes, des enfants, des vieillards et des pères de famille qui sombrent dans une terrible crise. Ce n’est pas seulement une crise économique, mais une crise sociale, identitaire, climatique et de famine. Je demande à la communauté internationale de s’indigner du sort de ses quelque 10 millions de personnes (selon l’atlas officiel de la C.I.A., le chiffre exact est cependant extrêmement difficile à établir pour cause des nomades et du manque d’information du gouvernement somalien) qui vivent aujourd’hui sans eau, sans nourriture et sans sécurité.

Avant de faire une politique d’expansion pseudodémocratique et de démantèlement d’États existants, je pense qu’il faudrait d’abord remettre de l’ordre dans un pays où l’État est inexistant. Le rêve de la « grande Somalie » est toujours possible.

Le Morse.

Article sur Red Kremlin : la crise somalienne aurait pu être éviter !

N’hésitez pas à commenter l’article.

Remerciements à Aden Moussa et Jules-Henri Poncelet pour les informations.

Remerciements au Consortium belge 12-12 et aux donneurs.

Wikipédia.org 

http://www.rue89.com/2011/08/08/laide-a-la-somalie-victime-de-la-fatigue-des-donateurs-217161

http://www.lecongo.info/news/kenya-somalie-la-famine-affecte-surtout-les-femmes-et-les-enfants/ 

Le Somaliland, une exception africaine (par Gérard Prunier) 

Chronologie de la Somalie par Le Monde 

Article intéressant concernant la Somalie et l’Europe

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[Edito] : Philosophie pour 1€40 (manifeste de l’utopie)

Philosophie pour un euro quarante :

Hier, il a fallu que j’aie un rêve. Oui, un rêve. J’ai rêvé d’un monde. Un monde sans frontières, sans barrières, sans murs. Un monde coloré avec des hommes heureux et des femmes heureuses. Dans ce monde, il n’y a pas d’argent, les possessions sont bannies, tout appartient à tout le monde. Bien sûr, les gens ne se font pas de mal, car ils n’ont rien à y gagner. Dans ce monde, la mort n’existe pas, et l’amour y est pour tout le monde. Dans ce monde, il n’y a pas de couleurs de peau, et donc pas de discrimination. Personne ne remarque les défauts des autres, seulement les qualités. Dieu ne réside qu’en une chose physique vitale ; le Soleil. Ici, tout le monde est heureux. On mange à notre faim, puisque la discrimination n’existe pas, nous n’avons pas peur de prendre du poids. De plus, l’argent n’existe pas non plus, alors tout le monde peut manger à sa faim sans se ruiner. L’Homme ne se voit pas changer. Le temps n’existe pas non plus, personne n’est là pour stresser les autres, ni pour les presser. Ce monde est cool. En plus, il n’y a ni gêne, ni éthique, tout le monde fait ce qu’il veut sans être jugé. Dans ce monde, jaillis des fontaines de bonheur et d’amour. Ici, aucune icône, ah si, les icônes naturelles de la vie : l’eau, le Soleil et le végétal. Ce monde s’appelle Maple-Leaf.

Tu veux rejoindre ce monde ? C’est simple, munis-toi d’un euro quarante, prends le bus ligne 7 direction Fantasme, arrête-toi à l’arrêt Inexistant. Suis la rue de Nulle-Part, contourne l’avenue Onirique et quand tu arrives boulevard du Rêve, arrête-toi à la résidence Utopie. Sonne à la 7e sonnette, monte au 7e étage et ouvre la porte verte. Suis le couloir des rêves et cours jusqu’au point blanc. Eh oui, tu as compris. Maple-Leaf n’existe pas, et ici les seules fontaines que nous avons jaillissent du pétrole, et du sang. De plus, ton euro quarante ne te servira qu’à prendre un bus quelconque qui te mènera à un endroit quelconque où tu rencontreras des gens quelconques. Ces gens vont te frapper, te voler, te violer, tu tuer. Pour éviter ça, il faut t’enfermer chez toi et ne plus sortir de ta maison. Ta chambre close deviendra alors ta propre « Maple-Leaf ». Malheureusement, le rêve onirique de Maple-Leaf devient très rapidement un cauchemar intitulé « Schizophrénie ». Meurs seul sans bonheur et sans amour, comme le veut la société.

Aujourd’hui, en 2011, c’est-à-dire plus ou moins dix-mille ans après la première civilisation humaine, un homme meurt encore de faim. C’est pourquoi je préfère vivre ici, à Maple-Leaf où le mal n’existe pas, et où l’argent ne nous nourrira pas. Je vous écris ce texte d’ici, car chez vous le papier ne sert qu’à fabriquer des Dollars. Ces Dollars seront envoyés au Moyen-Orient pour acheter du pétrole. Mais pour avoir le pétrole, il faut faire la guerre. Alors, ce même Dollar sera utilisé pour acheter un Tank, un Avion de chasse ou une bombe atomique. Non, je préfère vivre ici. Frère Australopithèque, je te rejoins, la vie sauvage est bien plus commode que la vie civile.  Bonne année 2011 à tous.

De Maple-Leaf, le 1/11/11

Le Morse.

 Notre hymne national

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Décès du plus vieux détenu de France

Pierre-Just Marny, emprisonné depuis 1963 et considéré comme le plus ancien détenu de France, a été retrouvé mort dimanche dans sa cellule de la prison de Ducos en Martinique, vraisemblablement victime d’un suicide par pendaison, a appris l’AFP auprès du directeur de la prison.


 

Retrouvé dans sa cellule vers 4H30 du matin, le prisonnier âgé de 68 ans se serait étranglé avec une corde confectionné à l’aide de draps, a précisé le directeur du centre pénitentiaire de Ducos, Jean-Jacques Pairraud, soulignant qu’une autopsie devra déterminer les causes exactes du décès.

C’est un détenu de son quartier qui a donné l’alerte, « via un dispositif d’interphonie, après l’avoir entendu dire ses adieux à un autre détenu », dans une cellule voisine, a ajouté M. Pairraud.

Les gardiens l’auraient alors retrouvé inanimé, « assis sur une chaise », accroché à un montant du lit « avec une corde confectionnée à l’aide de ses draps ». Le SAMU a constaté le décès vers 5H00.

Pierre-Just Marny a passé au total plus de 48 ans derrière les barreaux dont 46 années d’affilée pour une même peine. Surnommé la Panthère Noire, il avait été condamné à perpétuité pour meurtres en 1969 par la cour d’Assises de la Seine et transféré en 2008 en Martinique, d’où il était originaire.

 

(AFP)

Nord Eclair

 

On a aperçu un des évadés de Jamioulx !

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All in all is just another brick in the wall…


À l’occasion du cinquantième anniversaire de la construction du mur de Berlin, le quotidien « Berliner Zeitung » a commandé une étude à l’institut Forsa. Cette étude visait à sonder les Berlinois concernant la nostalgie qu’ils pouvaient ressentir vis-à-vis du Mur.

Les chiffres du sondage sont étonnants. En effet, 35 % des sondés répondent favorablement à la question « la construction du Mur de Berlin était-elle une bonne chose ? » (10% ont été « entièrement d’accord » et 25 % « d’accord »). Actuellement, les personnes favorables au Mur sont 41 % d’anciens est-Berlinois.

Cependant, le journal « Augsburger Allgemeine » dénonce le fait que la question soit trop compliquée et trop ambiguë pour un tel sondage. La problématique était présentée sous cette forme : « Etes-vous d’avis que la construction du Mur de Berlin, du point de vue de l’époque, s’est avérée nécessaire et justifiée pour stopper l’exode des travailleurs qualifiés vers l’Ouest, et stabiliser la situation politique de la RDA, et donc de l’Allemagne toute entière ? ». Il est évident que ce genre de sondage a reçu l’afflux massif des électeurs du parti communiste allemand.

Le « Tageszeitung » journal de gauche berlinois prend du recul par rapport aux chiffres et exprime le fait qu’il est difficile de se prononcer sur un sujet si complexe. Les chiffres pourraient montrer d’un côté les « communistes frustrés de la chute du Mur » et de l’autre les « fidèles défenseurs de la démocratie », ce qui est évidemment trop simpliste pour un tel sujet.

Le Morse.

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